Terminus elicius

Publié le par Fan Tine

Terminus elicius

Toujours le même trajet. Istres-Marseille. Marseille-Istres. Sa mère, son travail. La vie de Jeanne est en transit. Elle la contemple en passager. Une lettre suffira à faire dérailler ce train-train morose : " Vous êtes si belle, Jeanne. " Glissée entre deux banquettes, elle l'attendait. Une déclaration. D'amour. De guerre. Car l'homme de ses rêves est un monstre, un tueur sans pitié. Elle sera sa confidente, son épaule. Il sera son âme sœur, son dilemme. Le terminus de ses cauchemars..

Belle, solaire, gentille, c'est l'image que je garde d'elle, de notre rencontre au Salon du livre à Brive. Et une auteure profondément humaine, disponible et à l'écoute de ses lecteurs. Avec un talent extraordinaire, inimité. Cette femme a de l'or dans les mains et à chaque fois, c'est un trésor qu'elle offre à ses lecteurs. Je crois bien que je suis l'une de ses plus grande fan.

Ici, c'est une descente aux enfer mais un enfer terriblement romantique pour Jeanne. Un enfer car la première personne qui lui déclare son amour de manière on ne peut plus romanesque n'est autre que le tueur en série qui sème la panique dans Marseille, Elicius . Un enfer car malgré son attirance, malgré les sentiments qui petit à petit viennent se nicher dans son coeur, sa conscience ne cesse de la pousser à mettre fin à cette folie. Partagée entre sa raison et son coeur, prendra t'elle la bonne décision ? Rien n'est moins sur. Comme dit l'adage, " le coeur a ses raisons que la raison ignore ". Cette phrase résume assez bien l'ensemble. C'est une vraie bataille qui s'engage ici entre les sentiments et la justice. On se rend compte au fil des pages que Jeanne est loin d'avoir eu une vie facile. Un passé qui va trouver sa place dans le présent et qui va se trouver être en étroit rapport avec le passé d'Elicius.

J'ai bien accroché avec Jeanne. Un personnage à l'âme cabossée qui malgré les épreuves se bat chaque jour pour ne pas sombrer. En parallèle, on suit l'enquête menée par la police pour stopper Elicius. Une enquête difficile car peu d'indices et cadavres sur cadavres. Ce tueur, il m'a touchée. Vous allez vous dire que je suis bizarre, ça se comprend. Au début je le trouvais fou et cruel. Mais rien de tout ça. Au fil de cette correspondance avec Jeanne, on le découvre meurtri, abimé et on comprend les raisons qui l'ont poussé à tomber amoureux de Jeanne. La fin est assez innatendue . Aussi bien au niveau de l'identité du tueur que jamais vous ne découvrirez avant qu'on ne vous le révèle, tout comme moi, qu'au niveau de l'action. L'auteure a fait coup double si je puis dire. L'épilogue est plutôt surprenant. Je ne l'aurais pas imaginé finir de cette façon mais finalement, ce n'est pas plus mal. Ca permet de ne pas voir venir la chose, de laisser le lecteur se fourvoyer, tomber dans le piège. Bien joué !

Ce fut 250 pages de plaisir, de suspense et franchement, elles sont passées à toute vitesse. L'écriture fluide y est pour beaucoup sans aucun doute. Assurément, c'est un coup de coeur et même......... un coup de foudre !!!!!!

" Lundi, le 12 mai,
Jeanne,
Vous me connaissez sans me connaître. Et je ne savais pas comment prendre contact avec vous. Alors, comme vous vous asseyez toujours à cette même place, j'ai eu l'idée de vous écrire. Parce que vous avez touché mon coeur. Parce que j'ai envie de vous parler depuis longtemps.
En vous observant, j'ai appris à voir ce que vous voulez tant cacher. Votre beauté naturelle, vos traits fins et délicats. Je vous aime, penchée sur votre roman, détachée du monde et de la dure réalité. En lévitation......."
Jeanne releva la tête et regarda autour d'elle. Il y avait tellement de monde dans ce wagon, des hommes et des femmes. Mais personne ne l'observait.
" Je ne suis pas dans ce train, ce soir. Inutile de m'y chercher..... Mais vous connaissez mon visage, vous connaissez même le son de ma voix. Pourtant, vous ne savez rien de moi.Un jour, peut être, cela changera. J'aimerais vous rencontrer, mais il est encore bien trop tôt pour cela. Je préfère que vous appreniez d'abord à me connaître. Je pense que c'est plus sage. Alors, si vous le voulez bien, je vous écrirai. J'aime à savoir que vous lisez mes mots, que vous vous attardez sur mes phrases. Que votre main caresse la feuille de papier que j'ai noircie. Vous êtes si belle, Jeanne. Si touchante et si belle.
A très bientôt......
Elicius "

Terminus elicius, p.16,17

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